triste captivité, par quel motif cherchez-vous à vous en affranchir ? — Pour m’éclairer, monsieur, je suis loin d’être convaincue, et je veux l’être. — Encore des soupçons, madame, après le serment que je vous ai fait. — Celui qu’il faut contraindre à faire un serment peut être coupable de l’atrocité qui le motive. Je veux absolument voir ma fille, et je ne quitte pas le château que je ne l’aie vue. — D’après cette ferme résolution, dit l’abbé ; je ne vous demande plus, pour y adhérer, que la réponse de mon frère. Je vais à l’instant faire partir un homme à cheval pour Avignon, et je me conformerai mot à mot aux intentions que le marquis me dictera : je ne suis que l’agent de ses volontés, et je lui ai juré de les accomplir. — Mais par quelles raisons, s’il vous plaît, dois-je dépendre de mon gendre ? et de quel droit me retient-il prisonnière dans son château ? — Vous vous y êtes rendue de plein gré, madame ; le reste est une précaution utile au repos et à la tranquillité de la famille, et dont je vous ai déjà fait sentir la nécessité. — Écrivez donc, monsieur, j’y consens, et je veux bien encore attendre la réponse.
Théodore se pressa d’écrire.
Les mémoires que nous consultons ne nous donnent que l’extrait de cette lettre ; mais la réponse, telle qu’on va la lire, s’y trouve consignée tout entière.