avaler à Euphrasie, qui achève de rendre tout ce que son estomac recèle d’impur.
Le chevalier et son frère arrivent peu après, sachant que leur sœur est chez Desprad. Le blasphème à la bouche, les armes à la main, ils invectivent tout ce qui porte quelque secours à leur sœur, en menaçant de tuer à l’instant ceux qui ne partageront pas leur fureur. Le chevalier s’empare de l’intérieur de la maison ; l’abbé en garde les dehors.
— Comment, s’écrient-ils, pouvez-vous secourir ainsi une créature perdue de débauche, et que les affections hystériques qui la dévorent font ainsi sauter par les fenêtres, pour courir après des hommes ? Ce sont des verrous qu’il faut à cette adultère, et non pas des secours. Puis, s’adressant aux demoiselles Desprad : — Il n’y a que des êtres qui lui ressemblent qui puissent s’intéresser à elle.
Pendant ce temps, la marquise brûlant de soif demande un verre d’eau ; le barbare de Gange le lui apporte, et le lui brise sur le visage[1].
Les demoiselles Desprad requièrent enfin le chirurgien : Théodore assure qu’il va le chercher ; mais ce n’est que pour ralentir l’arrivée de l’homme de l’art, et pour donner, pendant ce délai, tout le temps d’agir au poison.
- ↑ Nous n’oserions point placer cette horreur, si elle ne se trouvait mot à mot dans les Causes célèbres.