Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/112

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faille de beaucoup que la nature ait eu pour but de l’employer toute à la propagation, qu’importe, Justine, que, dans cette hypothèse, elle se perde dans le con, dans le cul, dans la bouche ou dans la main ? L’homme qui la détourne ne fait pas plus de mal que la nature qui ne l’emploie pas. Or, ces pertes de la nature, qu’il ne tient qu’à nous d’imiter, n’ont-elles pas lieu dans tout plein de circonstances ? La possibilité de les faire d’abord est une première preuve que ces distractions ne l’offensent point : il serait absolument contraire à ses loix et à sa sagesse de permettre ce qui l’offenserait. Une telle inconséquence nuirait à sa marche uniforme, troublerait ses plans, prouverait sa faiblesse et légitimerait nos offenses. Secondement, ces pertes sont cent et cent millions de fois par jour exécutées par elle-même : les pollutions nocturnes, l’inutilité de la semence quand la femme est grosse, son danger quand elle a ses règles, tout cela ne prouve-t-il pas que la nature approuve ses pertes, ou les autorise ; et que fort peu sensible à ce qui peut résulter de l’écoulement de cette liqueur à laquelle nous avons la folie d’attacher tant de prix, elle nous en permet la perte avec la même