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Comment arrangerez-vous qu’il n’y ait que les murs de Jérico qui puissent tomber au son de la trompette ?

Comment excuserez-vous l’action de la putain Rahal qui trahit Jérico sa patrie ? En quoi cette trahison était-elle nécessaire, puisqu’il suffisait d’un petit air de trompette pour se rendre maître de la ville ?

Pourquoi faut-il maintenant que ce soit des flancs de cette putain Rahal que Dieu veuille que son cher fils tire son origine ?

Pourquoi faut-il qu’enfant du crime et de la trahison, votre Jésus, sur le compte duquel nous allons bientôt revenir, tire également son origine de l’inceste de Thamar et de Juda, et de l’adultère de David et de Betsabé ? Oh ! comme les voies de Dieu sont incompréhensibles, et comme un être incompréhensible est aimable !

De quel œil verrez-vous Josué faire pendre trente-une personnes seulement, parce qu’il avait envie d’avoir leur bien ?

Comment parlerez-vous de la bataille de Josué contre les Amorhéens, pendant laquelle le Seigneur-Dieu, toujours très-humain, fait tomber pendant cinq heures de suite des quartiers de rochers sur les ennemis du peuple juif ?