Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/196

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Comment concilierez-vous, avec la connaissance que vous avez maintenant des astres, l’ordre de Josué au soleil de s’arrêter, pendant que le soleil est fixe, et que c’est la terre qui tourne ? Eh ! vraiment, allez-vous me répondre, c’est que Dieu ne savait pas encore les progrès que nous ferions en astronomie ; c’est un grand génie que votre Dieu !

Que penserez-vous de Jephté qui immole sa fille et qui fait égorger quarante-deux mille juifs, seulement parce que leur langue n’est pas assez déliée pour prononcer le mot shibolet ?

Pourquoi, dans votre nouvelle loi, me parlez-vous du dogme de l’enfer et de celui de l’immortalité de l’ame, tandis que l’ancienne, sur laquelle la nouvelle est calquée, ne dit pas un mot de ces dégoûtantes absurdités ?

Comment adoucirez-vous l’immoralité du joli petit conte de ce Lévite venu sur son âne à Gaba, et que les gens de cette ville veulent enculer ? Le pauvre diable abandonne sa femme pour se tirer d’affaire ; mais comme les femmes sont plus délicates que nous, la malheureuse meurt dans l’opération sodomite. Ah ! je vous en prie, dites-moi l’utilité de pa-