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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/294

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matinée, trente-cinq filles et vingt-cinq garçons. Le dernier est un Adonis de quinze ans, d’une figure vraiment enchanteresse.

Rodin n’y tient plus ; en venant de le mettre en sang, il veut le foutre ; sa sœur aide à ce viol affreux ; elle contient le patient aux desirs effrénés de son frère. Rodin encule, il sacre, il pourfend, il déchire, et darde bientôt au fond du cul de ce bel ange les jets écumeux de sa flamme. On console l’enfant, il est excorié ; on lui donne des bonbons, il se tait. Et voilà comme ce libertin abusait de la confiance que l’on avait en lui ; voilà comme il trompait les parens, qui, ne voyant que les progrès vraiment rapides de cette école, fermaient imbécillement les yeux sur les dangers dont elle était remplie.

O ciel ! dit Justine, quand ces orgies furent terminées, comment ose-t-on se livrer à de tels excès ? comment peut-on trouver des plaisirs dans les tourmens que l’on inflige ?

Ah ! tu ne sais pas tout, répondit Rosalie. Écoute, lui dit-elle en repassant dans sa chambre, ce que tu as vu a pu te faire comprendre, que, lorsque mon père trouve quelques facilités dans les jeunes filles, il agit avec elles de la même manière qu’il vient de