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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/340

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tine les cherche, mais en vain ; et l’heure de reparaître arriva, sans qu’elle pût donner à cette chère enfant d’autres secours, que des consolations, quelques espérances et des pleurs. Rosalie fit jurer à Justine qu’elle viendrait la voir le lendemain, et celle-ci le lui promit, en l’assurant même que, si à cette époque elle n’avait rien découvert de satisfaisant sur ce qui la regardait, elle irait sur-le-champ porter ses plaintes en justice, pour soustraire cette malheureuse, à tel prix que ce pût être, au sort affreux qui la menaçait.

Justine remonte. Rombeau, ce soir-là, soupait avec Rodin : déterminée à tout pour éclaircir le sort de son amie, elle se cache dans un cabinet à issue particulière, et tenant à la chambre où soupaient ces deux scélérats. Là, leur conversation la convainquit bientôt et des forfaits déjà commis, et de ceux que devait redouter encore son infortunée Rosalie.

Je suis désespéré, dit Rodin à son confrère, de ne t’avoir pas associé à ma vengeance. Oh ! mon ami, tu ne saurais imaginer les plaisirs que j’ai recueilli du sacrifice offert à cette passion chérie de mon ame. — Il est certain qu’un plus sensible outrage était difficile à te