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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/341

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faire… Ta fille à ses genoux !… Le scélérat, il aurait bientôt passé de ses exhortations mystiques, à des entretiens plus flateurs : il ne voulait qu’enfiler ta fille, tu peux, je crois, en être bien certain. — Je crois que je lui aurais plutôt pardonné cette injure, que celle de lui gâter l’esprit. L’infâme ! il l’aurait confessée, communiée, il aurait perdu cette créature. — Que tu dois te savoir de gré d’avoir coupé court à cela ! Et quelle mort lui as-tu fait subir ? — Oh ! c’est une scène unique ; Marthe et ma sœur m’aidaient. J’ai fait exécuter devant lui vingt postures plus lubriques les unes que les autres ; elles l’ont sucé, branlé ; je l’ai fait épuiser avant que de l’envoyer dans l’autre monde ; et je te réponds que si les furies s’en emparent, elles auront de la peine à le faire bander. — Et enfin ? — Je l’ai fait crucifier ; j’ai voulu que le valet expirât de la même mort que son maître ; et pendant les quatre heures qu’il a langui sur cette croix, il n’est pas de supplices que je ne lui aie fait éprouver ; je l’y ai foutu, je l’y ai fouetté, je lui ai vingt fois enfoncé mon couteau dans le corps. Oh ! combien j’aurais voulu que tu me servisses dans cette délicieuse opération ! Mais tu n’y étais pas, et j’étais pres-