Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/356

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’aime pas à me mettre à semblable besogne, sans avoir la tête un peu prise. Comme la table est encore dressée, il n’est question que de faire sauter des bouchons, et six bouteilles du meilleur Champagne sont avalées dans un quart-d’heure. Donnez-en six autres, dit Rodin à sa sœur, nous les expédierons en travaillant. Ah ! mademoiselle Justine, dit le scélérat, en se rapprochant de cette chère fille toute en larmes, et ne prévoyant que trop le sort qui l’attend, c’est donc ainsi que vous débauchez les filles de chez leur père ; vous, qui jouez si bien la vestale… Crois-tu, Rombeau, que j’ai fait l’impossible pour avoir cette fille-là, et que je n’ai pu y réussir ; mais nous la tenons, sacre-Dieu, nous la tenons ; je lui défie maintenant de nous échapper. Et vous, petite putain, continue-t-il, en attirant sa fille à lui, et lui appliquant un soufflet à tour de bras, vous vous laissez donc séduire par cette coquine !… Rombeau, il faut les disséquer toutes deux ; nous ferons sur ma fille les expériences de l’hymen, celles des battemens du cœur sur Justine. Je ferai tout ce qu’on voudra de cette poulette, dit Rombeau, à moitié ivre, en venant manier brutalement la gorge de Justine ; il y a long-