Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/369

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Champagne commencent à faire bander… Ce que nous ferons ?… le voici, dit Rodin : nous attacherons Justine sur le cadavre de son amie, tu m’enculeras en la disséquant toute vive, et moi, placé vers la bouche de ma fille, je recueillerai, branlé par ma sœur, les derniers soupirs de notre victime… Non, dit Rombeau, il me vient une toute autre idée pour punir ta Justine. Le plaisir de tuer une femme est bientôt passé ; elle n’éprouve plus rien dès qu’elle est morte ; les délices de la faire souffrir disparaissent avec sa vie ; il n’en reste plus que le souvenir. Faisons mieux ; poursuit Rombeau, en mettant un fer au feu, punissons-la mille fois davantage que si nous lui dérobions la vie, marquons-la, flétrissons-la, cet avilissement joint à toutes les mauvaises affaires qu’elle a sur le corps, la fera pendre, ou mourir de faim ; elle souffrira du moins jusqu’au dernier moment de sa vie, et notre luxure infiniment plus prolongée en deviendra plus délicieuse ; il dit : Rodin s’empare de Justine, et l’abominable Rombeau lui applique derrière l’épaule le fer ardent dont on marque les voleurs ; qu’elle ose paraître à présent, dit ce monstre ; qu’elle l’essaie, et en montrant cette lettre ignominieuse,