Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lieux dont le soin vous regarde. Celui-ci, continua-t-elle, en lui ouvrant un de ces deux cabinets, orné de bidets et de baignoires, celui-ci n’est que de propreté ; il ne s’agit que de vider et de remplir. Cet autre, continue Delmonse, en ouvrant le second est d’un détail un peu moins honnête ; vous le voyez, c’est une chaise percée : voilà bien des lieux à l’anglaise, mais je préfère ce fauteuil ; vous devinez, ma fille, le soin que vous devez en avoir, ainsi que des autres vases de porcelaines, destinés à de plus minces besoins. Il y a encore une chose dont il faut que je vous prévienne ; c’est une délicatesse, je le sais, mais elle est devenue habitude chez moi, et je ne m’en priverais pas sans chagrin. — Et de quoi s’agit-il, madame ? — Il faut être toujours là quand j’opère, et… je vais te dire le reste à l’oreille, mon enfant ; car, quand on est vertueuse, on rougit de l’obligation où l’on est de faire de semblables aveux. Il faut, avec le coton que tu vois dans cette armoire de bois d’acajou, purifier… nétoyer les taches qu’entraînent nécessairement avec eux ces sales nécessités de la nature. — Moi-même, madame ? — Oui, mon enfant, toi-même : celle qui t’a devancée