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ler en formant tous ces plans affreux, comme il manie de droite et de gauche tous les attraits qui lui sont offerts, la nature trompe une seconde fois son espoir criminel ; il n’a que le tems de se plonger dans le cul de la jolie fille de dix-sept ans dont nous avons parlé tout-à-l’heure, où ses feux s’appaisent de manière à faire espérer à la triste Justine d’être tranquille au moins le reste de la nuit. Mais l’infortune est toujours frémissante ; rien ne peut déterminer notre aimable enfant à quitter sa retraite avant qu’elle ne soit certaine de celle de Dubourg. Alors elle gagne sa chambre en tremblant, et en renouvelant à sa maîtresse les plus vives instances de la laisser sortir d’une maison où sa vertu se trouve à chaque instant aussi cruellement compromise. Delmonse furieuse, ne répond que par des mépris.

Justine, un peu rassurée par ses compagnes, reprend ses occupations, sans réfléchir qu’après les torts que ces scélérats ont à lui reprocher, les vengeances les plus éclatantes doivent nécessairement s’ammonceler sur sa tête.

Madame Delmonse avait pour habitude, quand elle venait à sa garde-robe, de poser sur une chiffonnière une superbe montre.