Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/239

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ne balbutie plus que des paroles sales et sans suite, que d’affreux mots ou des blasphêmes. Je continuerai de vous le peindre dans cet égarement : tous les traits sont essentiels à l’artiste qui développe aux hommes les monstruosités de la nature. Eh bien ! garce, dit-il en entrant, je viens t’apporter des secours ; tu es grosse, je viens te faire pondre. Allons, nue… et des fesses, sur-tout… Juliette, je bande, je bande beaucoup… Frotte mes couilles avec de l’esprit-de-vin… Mais, déshabille donc ces garces… hâte donc leur toilette… Et en disant ces mots, il lance un si furieux coup de poing dans le visage de la mère, qu’il lui poche, un œil, lui casse une dent, la jette à vingt pas de lui ; et le bourreau, tout en agissant, touche mon cul d’une manière si brutale, que dans la crainte qu’il ne s’en prenne à moi, je me hâte d’enlever les haillons qui couvrent l’infortunée, déjà sur le sol que vont bientôt arroser et son sang et ses larmes. Cette attitude, en me forçant d’être courbée, présente entièrement mes fesses au paillard ; il s’en saisit et m’encule. Déshabille-la donc, s’écrie-t-il, arrache, déchire, étrangle si elle résiste ; ne sens-tu pas comme