Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/315

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nous voudrions… Oh ! Juliette, me dit Noirceuil, en maniant et baisant mes fesses, si tu t’es dépravée pendant ton voyage, je t’ai bien imitée dans cet intervalle ; et tu me retrouve mille fois pis que je n’étais encore ; il n’est pas une seule horreur où je ne me sois livré depuis que je ne t’ai vue. Le croirais-tu, la mort de Saint-Fond est mon ouvrage ; j’aspirais à sa place, je l’ai manquée ; mais je succède bien décidément à celui qui l’occupe aujourd’hui ; tous mes filets sont déjà tendus pour le faire périr ; et quand j’aurai cette place, que j’ambitionne autant, par ce qu’elle met en mes mains, et toute la puissance du prince imbécille, et toute la richesse de son royaume, oh ! Juliette, de quelle somme de plaisirs nous jouirons alors ; je veux que tous mes instans soient marqués par des crimes : tu ne faibliras pas avec moi comme avec Saint-Fond, et nous irons bien loin ensemble. Il fallut enfin présenter le derrière à ce furieux ; mais il s’en retira sans perdre de foutre. J’attends quelqu’un, me dit-il ; il faut que je t’instruise : c’est une très-jolie créature d’environ vingt-deux ans, dont j’ai fait mettre le mari en prison, afin de posséder la fem-