Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/359

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tenir et l’enconne. Oh sacré foutre-dieu, s’écrie-t-il, comme cette petite créature me tourne la tête ! qu’en veux-tu faire, Juliette ? porterais-tu l’imbécillité au point d’avoir quelques sentimens… quelques égards pour ce dégoûtant résultat de la couille bénite de ton abominable époux ; vends-moi cette garce-là, Juliette, je te la paye ; je veux l’acheter ; souillons-nous tous les deux, toi, du joli péché de me la vendre, moi, de celui plus chatouilleux encore de ne te la payer que pour l’assassiner. Oh ! oui, oui, Juliette, assassinons ta fille ; et ressortant son vit, pour me le faire voir : examine à quel point, dit-il, cette exécrable idée enflamme tous mes sens. Fais-toi foutre, Juliette, et ne me réponds qu’avec deux vits dans le corps. Le crime n’a plus rien d’effrayant quand on fout ; et c’est toujours au milieu des flots de foutre qu’il en faut caresser les attraits. On me fout. Noirceuil me demande une seconde fois ce que je veux faire de ma fille. Oh, scélérat ! m’écriai-je en déchargeant, ton perfide ascendant l’emporte, il étouffe en moi tout autre sentiment, que ceux du crime et de l’infamie… fais de Marianne ce que tu voudras, foutu gueux, dis-je en fureur,