Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/104

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pagnes ne sont pas mieux traitées qu’elle. En conséquence, on la place sur un tronçon de colonne dressé dans un bout de la salle, et sur lequel on pouvait à peine s’asseoir ; ses jambes pendaient ; elle n’avait rien ni pour s’appuyer, ni pour se soutenir ; et ce siège était assez élevé pour qu’elle pût se casser un membre, si elle en tombait : tel est le trône où l’on place la reine du jour ; et là, l’on lui recommande de fixer avidement ses yeux sur les moindres détails des scandaleuses orgies qui vont se célébrer près d’elle.

La première scène fut une fustigation générale. Les seize filles, et même celle qui était, grosse, furent attachées à une machine fort ingénieuse : là, liées tout de leur long, on faisait, au moyen d’un ressort, écarter leurs jambes et leurs cuisses à volonté, et courber la partie supérieure de leur corps jusqu’à terre. Les y plaçait-on sur le ventre ? alors leurs reins et leurs fesses se trouvaient à une prodigieuse élévation, et la peau si tendue, tellement dilatée, qu’en moins de dix coups de verges, le sang coulait à gros bouillons ; étaient-elles placées sur le dos ? le ventre, à son tour, bombait au point de se crever ; et comme, par le moyen d’un autre ressort, les