Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/151

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leurs jamais avec nous, et il nous est défendu, sous les peines les plus sévères, de leur parler ou de leur faire le moindre signe.

Le dessus de ces entre-sols forment les deux sérails ; ils se ressemblent parfaitement l’un et l’autre ; tu as suffisamment pu juger les clôtures, pour concevoir qu’à supposer même que l’on rompît les barreaux de nos croisées, et que l’on descendit par les fenêtres, on serait encore loin de pouvoir s’évader, puisqu’il resterait à franchir les haies vives, l’épaisse muraille qui forme une septième enceinte autour d’elles, et le large fossé qui environne le tout ; ces obstacles fussent-ils vaincus, où retomberait-on ? dans la cour du couvent, qui soigneusement fermée elle-même, n’offrirait pas encore une sortie bien sûre.

Un moyen d’évasion, moins périlleux peut-être, serait, je l’avoue, de trouver dans la salle à manger la bouche du couloir qui y rend ; mais, indépendamment de ce qu’elle est impossible à découvrir, c’est qu’il ne nous est jamais permis d’être seules dans cette pièce-là ; pénétrât-on même dans le boyau, on ne s’en tirerait pas encore ; il est coupé en plus de vingt endroits par des grilles de