Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/154

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tume annexé à la division dont nous sommes membres. La journée ne se passera pas sans que tu ne reçoives l’habit de celle où tu entres. Nous sommes obligées de nous coiffer nous-mêmes ou mutuellement. Les modèles nous sont données ; ils varient tous les deux mois ; chaque classe a son modèle à part.

L’autorité de la directrice sur nous est sans bornes, lui désobéir est un crime dont la punition s’inflige aussi-tôt ; elle est chargée du soin de nous inspecter, avant que nous ne nous rendions aux orgies ; et si les choses ne sont pas dans l’état prescrit par les moines dans la liste des filles invitées, Victorine nous impose une punition sur-le-champ.

Éclaircis-moi cette clause, dit Justine, je ne l’entends pas bien. Chaque matin, répondit Omphale, on porte à Victorine la liste des filles conviées au souper ; à côté du nom de cette fille est l’état où l’on la desire, à-peu-près de cette manière :

Julie ne se lavera point.

Rose aura envie de chier.

Adélaïde pétera.

Alphonsine aura le cul merdeux.

Le bidet le plus parfumé sera fait à Aurore, etc., etc., etc.