Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/170

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article, qui la condamnait à la mort ; elle protesta de son innocence ; et, certes, elle n’en imposait pas. C’était un tour affreux que lui jouait Jérôme, d’accord avec la directrice ; elle était détestée de tous deux, tous deux avaient juré sa perte ; ils avaient eux-mêmes scié les barreaux, et l’infortunée mourut victime de leur insigne méchanceté. Je fus admise avec un jeune homme à la cérémonie de cette dernière jouissance, dont je viens de parler ; on n’imagine pas les horreurs que Jérôme se permit avec cette pauvre fille, tout ce qu’il lui fit faire, tout ce qu’il exigea d’elle ; assez forte pour conserver son sang-froid, elle n’en eut que plus à souffrir. Jérôme, en la sodomisant, lui disait : « Je sais bien que tu es innocente ; mais je bandais aux délices de te sacrifier, et je vais décharger à l’exécution ». Ensuite il lui demandait de quel genre de mort elle voulait finir ; « ton crime exige le plus affreux, mais je puis le changer pour un moindre ; choisis, putain, choisis ». — Le plus prompt, s’écriait Clémentine ! — « Eh bien ! ce sera donc le plus lent, répondait le moine en écumant ; oui, le plus lent… le plus horrible, et ce sera moi qui te le donnerai ». Ensuite il encula