Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/196

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Justine qu’il veut baiser pendant l’opération ; les autres sultanes ne l’entourent que pour la perspective : ses yeux s’enflamment ; on croit qu’il va terminer l’aventure ; il la finit effectivement ; mais c’est sans atteindre le but. En voilà assez, dit-il en se retirant ; j’ai de la besogne ce soir, Justine, continue-t-il, je suis fort content de votre cul, je le foulerai souvent ; soyez docile, prévenante, soumise ; c’est le seul moyen de vous conserver long-tems dans ces lieux ; et le libertin sortit, emmenant avec lui deux filles de trente ans, qu’il menait déjeûner chez la directrice, et qui, par des ordres envoyés le matin, ne s’étaient point mises à table avec nous.

Que va-t-il faire de ces créatures, dit Justine à Omphale ? — Il va s’enivrer avec elles ; ce sont des libertines de profession aussi dépravées que lui, et qui, depuis vingt ans dans la maison, ont enfin adopté les mœurs et les coutumes de ces scélérats ; tu les verras revenir saoules et couvertes des coups que ce monstre leur aura appliqués dans son ivresse. Et jouira-t-il encore, poursuivit Justine ? — Vraisemblablement, au sortir du déjeûner, il passera dans le sérail des hommes, et là, quelques victimes lui seront encore présent-