Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/202

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tenant sans peine à mes devoirs, et il m’est resté le plaisir de t’avoir évité des ignominies. Le jour suivant était la veille de celui où l’on devait prescrire une réforme, Antonin paraît ; les mêmes cérémonies s’exécutent ; Justine tremblait : la manière décente et sévère dont elle s’était conduite chez la directrice ne pouvait-elle pas faire tomber sur elle le choix terrible de cette réforme ? Elle avait irrité cette femme ; elle en connaissait le crédit ; que n’avait-elle pas à redouter ? L’indifférence d’Antonin la rassura cependant ; à peine jeta-t-il les yeux sur elle. Les cérémonies terminées, Antonin nomme Iris : c’était une superbe femme de quarante ans, depuis trente-deux dans la maison. Places-toi, lui dit Antonin, il faut que je te sonde le con. Que l’on me branle et m’y fasse entrer, poursuit l’infâme satyre. Tout s’empresse ; le vilain s’engloutit. Allons, garce, dit-il en foutant, ce sont des adieux que je te fais ; et comme il vit que tout le monde frémissait, et que sa malheureuse victime était prête à s’évanouir : Est-ce que tu ne m’entends pas, putain, lui dit-il, en lui appliquant deux vigoureux soufflets, et continuant toujours de la foutre, dis, n’entends-tu donc pas que la société te ré-