Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/207

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fille ; se retournant avec brusquerie vers Justine, qui, selon lui, le branle fort mal : O putain ! lui dit-il, comme tu vas souffrir, Il n’a pas besoin de l’annoncer, ses yeux ne le disent que trop. Vous allez être fustigée partout, lui dit-il ; oui, même sur ce sein d’albâtre, même sur ces deux boutons de rose, que je froisse avec tant de plaisir ; et notre malheureuse patiente n’osait rien dire, de peur d’irriter encore plus son bourreau ; mais la sueur couvrait son front, et ses yeux, malgré elle, se remplissaient de pleurs. Il la retourne, la fait agenouiller sur le dos d’une chaise, dont ses mains doivent tenir le dossier sans le quitter, Sous les peines les plus sévères. La voyant là, bien à sa portée, il ordonne à ses filles de garde de lui apporter des verges ; on lui en présente plusieurs poignées ; il s’empare des plus minces… des plus flexibles, et débute par une vingtaine de coups sur les épaules et sur le haut des reins ; puis, quittant Justine une minute, il place Armande et Lucinde à environ six pieds d’elle, de droite et de gauche, et positivement dans la même attitude ; il leur déclare qu’il va les fouetter toutes trois, et que la première qui lâchera le dossier de la chaise… qui poussera un cri,