Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/309

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mon sexe ; mais ces maudits jupons m’en imposent. Apprécies-les donc mieux, mon enfant, dis-je à ce charmant jeune homme ; cet emblème d’un sexe faux, faible et méprisable, n’est fait que pour constater encore mieux l’avilissement dans lequel tout honnête homme doit le tenir. Trousse ces jupons qui t’effarouchent, et quand tu auras joui, tu apprécieras mieux ce qu’ils cachent ; mais ne te trompes pas, continué-je, envieux de me conserver les roses sodomites du délicieux cul que je supposais à Joséphine, souviens-toi que c’est entre les cuisses et non pas dans les fesses que la nature a placé le temple où l’hommage d’un homme doit être présenté chez les femmes ; tu éprouveras d’abord un peu de résistance ; qu’elle ne serve qu’à t’enflammer mieux ; pousses, presses, déchires, et tu triompheras bientôt. Le lendemain j’appris, avec une véritable satisfaction, que l’opération était faite, et que dans les jolis bras de son frère la plus belle des filles venait enfin d’être mise au rang des femmes. Sulpice, loin d’éprouver cette satiété dont les effets étaient si violens dans moi, n’était devenu par la jouissance que mille fois plus amoureux ; et comme la jalousie me parut s’en mêler, je vis qu’il ne me