Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/311

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précipitamment : Joséphine, dis-je à ma jeune élève presqu’évanouie de frayeur, voilà une conduite qui vous perd ; il est de mon devoir d’en prévenir vos parens, et je le fais à l’instant même, si vous ne consentez l’un et l’autre à me mettre en tiers dans vos plaisirs. Méchant homme, me dit en courroux le pauvre Sulpice, tenant à la main son vit tout inondé du sperme dont il venait de faire jaillir les flots dans le con-vierge de sa jolie maîtresse, n’as-tu donc pas toi-même ourdi les pièges où tu veux nous prendre aujourd’hui ? ce qui se passe n’est-il pas le résultat de tes perfides séductions ? Ah ! dis-je effrontément, je vous défie de le prouver ; je serais indigne de la confiance de vos parens, si j’avais jamais pu vous donner de tels conseils. — Mais n’en es-tu pas indigne à-présent, rien que par les propositions que tu nous fais ? — Sulpice, que j’aie des torts ou non, ceux que je découvre ici n’en sont pas moins réels, et l’extrême différence qui se trouve entre ceux que vous me prêtez et les vôtres, c’est que les faits constateront ceux dont vous vous souillez, et que jamais vous ne pourrez prouver les miens. Mais, croyez-moi, terminons une digression qui s’arrange mal avec la violence des desirs