Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/316

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de mes deux élèves me persuade bientôt que ce n’est pas à son tribunal que je dois porter mes plaintes sur l’immoralité de ses enfans. Tu les as donc vu se foutre, mon ami, poursuit Moldane en me dardant sa langue dans la bouche, et ce spectacle t’a fait frémir d’horreur ! eh bien, je te jure qu’il m’inspirerait, à moi, un bien autre sentiment ; et, pour t’en persuader, je te prie de me procurer ce délicieux tableau, le plutôt que tu pourras. Mais, en attendant, Jérôme, il faut que je te prouve, d’une manière plus authentique encore, que mon libertinage égale au moins celui de mes enfans. Et l’aimable conseiller, me courbant sur son canapé, m’examine long-tems le derrière, le baise avec luxure, et m’encule vigoureusement. À toi, Jérôme, me dit-il dès qu’il a fini ; tiens, voilà mon cul, mets-le moi. Je lui rends ce que je viens d’en recevoir ; et le paillard, termine la scène, en m’exhortant à laisser à mes élèves toute la liberté qu’ils desirent, pour satisfaire aux intentions de la nature sur eux. Les gêner sur ce point, poursuit-il, serait une cruauté dont nous devons être tous deux incapables, ils ne font aucun mal, pourquoi donc les contraindre ! Mais, dis-je alors à cet homme sin-