Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/317

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gulier, si j’avais les mêmes penchans à la lubricité, vous excuseriez donc, dans moi, les excès où je pourrais me livrer avec ces enfans ? N’en doutes pas, me dit Moldane, je n’aurais demandé que ta confiance et les prémices ; je t’avoue même que je croyais la chose faite ; je suis fâché que la rigueur de tes plaintes me prouve le contraire. Plus de pédantisme, mon cher, je t’y exhorte ; tu as du tempérament, je le vois ; livres-toi avec mes enfans à tout ce qu’ils t’inspirent, et procures-moi, dès demain, les moyens de les surprendre ensemble.

Je satisfis Moldane ; je le plaçai au trou que j’avais fait pour moi, en lui faisant croire que je venais de le pratiquer pour lui : le paillard s’y met pendant que je le fouts ; la scène fut délicieuse ; son imagination s’en alluma tellement, que le coquin déchargea deux fois. Je n’ai rien vu d’aussi divin, me dit-il en se retirant ; je n’y peux plus tenir, il faut absolument que je jouisse de ces deux beaux enfans ; préviens-les, Jérôme, que demain je veux me mêler à eux, afin d’exécuter tous quatre les plus voluptueuses postures. En vérité, monsieur, dis-je, en affectant une légère dose de pruderie que je crus nécessaire aux cir-