Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 2, 1797.djvu/366

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sir. Oh ! le superbe corps, me disais-je ! quel dommage que de tels attraits soient dans peu la pâture des vers ! et ce crime sera mon ouvrage : il le sera sans doute, puisque, pouvant la sauver, je la livre. Il faut avoir ma tête, mes amis, pour comprendre à quel point de pareilles idées font dresser le vit. Joséphine fut foutue de toutes les manières ; et chacun des temples où je sacrifiais excitait en moi de nouvelles réflexions, toutes néanmoins à-peu-près de la même teinte. Oh ! mes amis, je puis le dire avec vérité, non, il n’est aucune jouissance dans le monde qui soit comparable à celle-là : mais, à qui le dis-je, grand Dieu ! et qui doit le savoir mieux que vous !

Le lendemain, le médecin parut : je dis à Joséphine qu’il venait de la part du prince, qui, ayant appris sa grossesse, lui faisait offrir des secours. Joséphine commença par nier le fait ; mais, convaincue par l’examen, elle avoua tout, en suppliant l’homme de l’art de ne la compromettre en rien. Celui-ci promit tout ce qu’on voulut, et n’en dressa pas moins un procès-verbal, par lequel il déclarait qu’au moyen de son examen et des réponses de Joséphine, elle devait être à la fin de son qua-