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Je fis respirer des sels à mon Héloïse, je la souffletai, je la pinçai ; rien ne parvenant à la réveiller, je la troussai, je lui chatouillai le clitoris, et ce fut à cette sensation voluptueuse que je dus son retour à la lumière. Allons, belle enfant, lui dis-je alors, en lui appliquant un baiser de feu sur la bouche, un peu de courage, il en faut pour soutenir la fin de vos malheurs, vous n’êtes pas au bout. Oh ! scélérat, me dit cette intéressante fille en pleurant, que prétends-tu donc encore, et quels nouveaux supplices me sont préparés ? n’est-ce point assez d’avoir abusé de ma confiance pour me priver de tout ce que j’aime ; ah ! si ce n’est que de la mort dont tu me menaces, presses-toi de me la donner ; hâtes-toi de me réunir à l’objet adoré de mon cœur, je te pardonne ton crime à ce prix.

La mort que tu desires, mon ange, dis-je, en commençant à palper ma belle, aura lieu très-certainement ; mais il faut qu’elle soit précédée de quelques humiliations, de quelques cruautés, sans lesquelles j’aurais bien moins de plaisir à te la donner ; et comme, en disant cela, mes mains qui fourrageaient toujours, offraient à mes regards avides, des cuisses d’une rondeur… d’une blancheur