Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/45

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tamment méprisé que celui de l’existence d’un Dieu, aussi faux, aussi ridicule que lui ; abjurons, avec le même courage, et l’une et l’autre de ces fables absurdes, fruits de la crainte, de l’ignorance et de la superstition ; ces épouvantables chimères ne sont plus faites pour en imposer à des gens tels que nous ; laissons la plus vile populace s’en repaître tant qu’elle le voudra ; mais ses préjugés, comme ses mœurs, ne doivent pas nous enchaîner un instant ; qu’elle se console de sa misère par un avenir chimérique… Nous, heureux du présent, tranquilles sur ce qui le suit, n’aimant que nous, ne rapportant tout qu’à nous, les plus piquantes… les plus sensuelles voluptés sont seules faites pour fixer nos cœurs, à elles seules doivent se rapporter nos cultes, nos uniques hommages : mille et mille fois maudit soit l’épouvantable imposteur qui, le premier, s’avisa d’empoisonner les hommes par de telles infamies ; le plus affreux supplice eût encore été trop doux pour lui. Ah ! puisse-t-on y condamner de même tous ceux qui promulguent ou qui suivent d’aussi détestables erreurs.

Je ne connais rien, dit Verneuil, qui mette à l’aise comme ces systêmes ; car il est bien