Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/117

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vient prêter aux intromissions du cul le sel piquant qui peut résulter de cette jouissance, À force d’irritation, Delbène devint furieuse ; les passions parlaient impétueusement dans cette femme ardente, et nous ne tardâmes pas à nous apercevoir que c’était bien plutôt à ses fureurs qu’à ses caresses que servait la petite Laurette ; elle la mordait, elle la pinçait, elle l’égratignait. Sacredieu, s’écria-t-elle à la fin, sodomisée par Télème, châtouillée par Volmar, oh foutre ! je décharge. Vous m’avez fait mourir de volupté, asseyons-nous, et dissertons. Ce n’est pas tout que d’éprouver des sensations, il faut encore les analiser : Il est quelquefois aussi doux d’en savoir parler que d’en jouir, et quand on ne peut plus celui-ci, il est divin de se rejetter sur l’autre. Faisons cercle ; Juliette, calme-toi, je lis déjà ton inquiétude dans tes regards ; as-tu donc peur que nous te manquions de parole ? Voilà ta victime, continua-t-elle, en me montrant Laurette ; tu l’enconeras, tu l’enculeras, cela est sûr ; les promesses des libertines sont solides comme leurs déréglemens : Télème, et vous Ducroz soyez près de moi, je veux manier vos vits en parlant ; je veux les faire