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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/118

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rebander, je veux que l’énergie qu’ils retrouveront sous mes doigts, se communique à mes discours, et vous verrez mon éloquence s’accroître, non comme celle de Cicéron en raison des mouvemens du peuple entourant la tribune aux harangues, mais comme celle de Sapho en proportion du foutre qu’elle obtenait de Damophile.

J’avoue, nous dit Delbène, dès qu’elle se fut mise en état de discourir, qu’il n’est rien au monde qui m’étonne comme l’éducation morale que l’on donne aux jeunes filles ; il semble que l’on ne s’attache dans les principes qu’on leur inculque qu’à contrarier tous les mouvemens de la nature ; je voudrais bien que quelqu’un me répondit à quoi sert une femme sage dans le monde, et s’il existe quelque chose de plus inutile que ces pratiques de vertu dont on ne cesse d’étourdir notre sexe : nous existons dans deux situations où ces pratiques nous sont recommandées, et c’est dans l’une et l’autre époque de notre vie où je vais entreprendre de prouver leur inutilité.

Jusqu’à ce qu’une fille se marie, à quoi sert-il, je le demande, qu’elle conserve sa virginité ? Et comment peut-on porter l’extrava-