Aller au contenu

Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de l’himen au sein des plaisirs de la luxure : voilà les plus sensuels de tous, qu’il s’y livre, et toutes les fautes de sa femme seront bientôt oubliées.

C’est donc ce fruit… ce fruit qu’il n’a point semé, et qu’il lui faut pourtant recueuillir ; voilà donc ce qui fait sa désolation ? Quelle enfance ! deux choses se présentent ici ; ou vous vivez avec votre femme, quoiqu’infidelle, de manière à vous donner des héritiers, ou vous n’y vivez pas ; ou vous y vivez comme certains époux libertins de manière à être sûrs que le fruit n’est pas de vous. N’ayez point de frayeur dans ce dernier cas-ci, votre femme est assez fine pour ne pas vous donner d’enfans, laissez-la faire, vous n’en aurez pas ; une telle gaucherie ne sera jamais hazardée par une femme assez adroite pour conduire une intrigue. Dans l’autre cas, dès que vous travaillez comme votre rival à la multiplication de l’espèce, qui peut vous assurer que le fruit ne vous appartient pas, il y a autant à parier pour que contre, et c’est une extravagance à vous de ne pas adopter le parti rassurant ; ou cessez entièrement de voir votre femme, sitôt que vous lui soup-