Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/147

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çonnez une intrigue, ce qui est la plus sûre et la meilleure façon de la jouer, ou si vous continuez à cultiver le même jardin que son amant, n’accusez pas celui-ci plutôt que vous, d’avoir semé le fruit qui germe ; voilà donc les deux objections répondues ; ou vous n’aurez sûrement point d’enfans, ou si vous en avez, il y a autant à parier qu’ils vous appartiennent qu’à votre rival ; il y a même en faveur de cette dernière opinion une probabilité de plus, c’est l’envie que votre femme doit avoir de couvrir son intrigue par une grossesse, ce qui, soyez en bien sûr, lui fera faire tout au monde pour y parvenir avec vous, parce qu’il est constant qu’elle ne sera jamais plus tranquille, que quand elle vous aura vu mettre le beaume sur le mal, et qu’elle retirera de ce procédé la certitude de pouvoir désormais tout hazarder avec son amant. Votre inquiétude sur cela est donc une folie, l’enfant est à vous, soyez en certain ; votre femme a Je plus grand intérêt à ce qu’il vous appartienne, vous y avez d’ailleurs travaillé. Eh bien, de ces deux raisons réunies, arrive à vous la certitude de ce que vous desirez savoir ; l’enfant est à vous, cela