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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/158

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que toujours et les ruptures et les éclats.

N’ayez sur-tout aucun respect pour cette cérémonie civile ou religieuse, qui vous enchaîne à un homme, ou que vous n’aimez point, ou que vous n’aimez plus, ou qui ne vous suffit pas ; une messe, une bénédiction, un contrat, toutes ces platitudes sont-elles donc assez fortes… assez sacrées, pour vous déterminer à ramper sous des fers : cette foi donnée, jurée et promise, n’est qu’une formalité qui donne à un homme le droit de coucher avec une femme, mais qui n’engage ni l’un ni l’autre ; encore moins celle, qui des deux a le moins de moyens de se délier. Vous qui êtes destinée à vivre dans le monde, me dit la supérieure, en me fixant, méprisez, ma chère Juliette, foulez aux pieds ces absurdités, comme elles méritent de l’être ; ce sont des conventions humaines, où vous êtes forcée d’adhérer malgré vous : un charlatan masqué qui fait quelques tours de passe-passe auprès d’une table, en face d’un grand livre, et un coquin qui vous fait signer dans un autre, tout cela n’est fait, ni pour contraindre, ni pour en imposer ; usez des droits que vous a donné la nature ; elle ne vous dictera que de mé-