Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/199

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plus étonnans que ceux où vous vous livrez journellement… J’ai peine à le croire, madame, dit le marquis en interrompant Juliette, et après ce que vous savez de nous, il est même singulier qu’une telle crainte puisse un instant vous alarmer. C’est qu’il s’agit ici de la corruption des deux sexes, dit madame de Lorsange, car la Duvergier fournissait également des sujets aux fantaisies de l’un et de l’autre. Vos tableaux ainsi mélangés, n’en seront que plus agréables, dit le chevalier ; nous savons à-peu-près tous les écarts dont le nôtre est capable ; il sera délicieux pour nous d’apprendre de vous-mêmes tous ceux où peut se porter le vôtre. Soit, dit madame de Lorsange, j’aurai soin cependant de ne tracer que les débauches les plus singulières, et pour éviter la monotonie, je passerai sous silence celles qui me paraîtront trop simples… À merveille, dit le marquis, en faisant voir à la société un engin déjà tout gonflé de luxure ; mais songez-vous à l’effet que ces récits peuvent produire en nous, voyez l’état où me met leur simple promesse… Eh bien ! mon ami, dit cette femme charmante, ne suis-je pas toute entière à vous ? Je jouirai doublement de