Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/253

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mes deux fesses ; déjà le bougre s’extasie devant le trou mignon, lorsque, surprise de l’extrême soin qu’il met à se cacher, et comme saisie par une espèce de pressentiment, je me retourne avec vivacité… Qu’apperçois-je ? grand Dieu !… Un engin absolument couvert de pustules…, de verrues…, de chancres, etc. symptômes abominables, et malheureusement trop réels de la maladie vénérienne dont est rongé ce vilain homme. Oh, monsieur, m’écriai-je ! êtes-vous fou de vouloir, jouir d’une femme en l’état où vous êtes ? voulez-vous donc me perdre pour la vie ? Comment, dit le paillard, en essayant de me prendre de force, mais mon arrangement est fait en-conséquence ; ta maîtresse sait bien mon état ; payerai-je les femmes aussi cher, si ce n’était pour le plaisir de leur communiquer mon venin ? c’est-là mon unique passion, la seule cause qui fait que je ne me fais point guérir. — Oh ! monsieur, c’est une infamie dont on s’est bien gardé de me faire part : et, volant appeler madame, vous jugez de la vivacité des reproches que je lui adressai. Je vis aux signes qu’elle faisait à cet homme, le desir qu’elle avait que je ne susse rien ; mais il n’était