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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/323

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qu’un savetier, toutes ces différentes actions ne sont plus que des accidens nécessaires de la première impulsion, et qui doivent nécessairement s’accomplir, étant formés de la manière dont il lui a plû de nous construire ; quand nous voyons ensuite qu’elle a mis des différences physiques dans nos individus, qu’elle a créé les uns faibles, les autres forts, n’est il pas clair qu’elle a achevé de nous indiquer, par ces procédés, que c’était par la main du plus fort, que devaient s’accomplir les crimes dont elle avait besoin, comme il devait être de l’essence du loup de manger l’agneau, et de celle de la souris d’être dévorée par le chat.

C’était donc avec grande raison que les Celtes nos premiers aïeux, prétendaient que le meilleur et le plus saint des droits était celui du plus fort… que c’était celui de la nature, et que quand elle avait voulu nous assigner cette portion de force supérieure à celle de nos semblables, elle ne l’avait fait, que pour nous mieux apprendre le droit qu’elle nous donnait sur eux…… Ce n’était donc point à tort, que ces mêmes peuples, dont nous descendons, prétendaient que, non-seulement, ce droit