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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/345

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j’étais souverain, Juliette, je n’aurais pas de plus grand plaisir que celui de me faire suivre par des bourreaux qui massacreraient dans l’instant, tout ce qui choquerait mes regards… Je marcherais sur des cadavres, et je serais heureux ; je déchargerais dans le sang dont les flots couleraient à mes pieds.

Ivre moi-même, je me précipite aux genoux de cet étonnant libertin, j’adore avec enthousiasme, le mobile de tant d’actions dont les simples aveux irritent tellement celui qui les a commises ; je le prends dans ma bouche, je l’y suce pendant un quart-d’heure avec délices… Nous ne sommes pas assez, dit Noirceuil qui goûtait peu de plaisirs solitaires… Non ? laisse-moi ; il t’en cuirait peut-être, si tu prétendais à l’honneur de me faire décharger toute seule ; mes passions concentrées sur un point unique, ressemblent aux rayons de l’astre réunis par le ver ardent, elles brûlent aussitôt l’objet qui se trouve sous le foyer ; et Noirceuil écumant, comprimait fortement mes fesses.

Tel fut l’instant où l’un des conducteurs de Gode vint donner des nouvelles de son entrée à Bicêtre, et de l’enfant mort qu’elle avait pondu, dès en y arrivant ; voilà qui est