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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/349

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fer, dont la grosseur est démesurée ; ils les plongent de force sur ce terrible godmiché, que l’on a soin de chauffer prodigieusement ; tel est l’état d’élargissure où la pauvre enfant va chercher un mari, qui ne la prendrait pas sans cette cérémonie.

Les Caïnites, hérétiques du second siècle, prétendaient que l’on n’arrivait au ciel, que par l’incontinence, ils soutenaient que chaque action infâme avait un ange tutélaire ; et ils adoraient cet ange, en se livrant à d’incroyables débauches.

Ewen, ancien roi d’Angleterre, avait établi pour loi dans ses états, qu’aucune fille ne pouvait se marier, sans qu’il ne l’eût dévirginé. Dans toute l’Écosse, et dans quelques parties de la France, les grands vassaux jouissaient de ce droit.

Les femmes, ainsi que les hommes, arrivent à la cruauté par le libertinage ; trois cents femmes de l’Inca Atabaliba, au Pérou, se prostituèrent sur-le-champ, d’elles-mêmes aux Espagnols, et les aidèrent à massacrer leurs propres époux.

La sodomie est générale par toute la terre ; il n’est pas un seul peuple qui ne s’y livre ; pas un grand homme qui n’y soit adonné.