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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/354

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tueuses et dont on se fait gloire. Se rassemblent-ils, ce n’est que pour causer entre eux de l’immensité ou de l’énormité de leurs forfaits : des souvenirs et des projets de semblables actions deviennent la matière de leurs plus délicieuses conversations ; et c’est ainsi qu’ils s’excitent à en commettre de nouvelles.

Il y a un peuple au Nord de la Tartarie, qui se fait un nouveau Dieu tous les jours : Ce Dieu doit être le premier objet que l’on rencontre en s’éveillant le matin. Si par hasard c’est un étron, l’étron devient l’idole du jour ; et, dans l’hypothèse, celui-là ne vaut-il donc pas autant que le ridicule Dieu de farine adoré par les catholiques ? l’un est déjà matière excrémentale, l’autre le devient bientôt ; en vérité, la différence est bien légère.

Dans la province de Matomba, on enferme, dans une maison très-obscure, les enfans des deux sexes, lorsqu’ils ont atteint l’âge de douze ans ; et, là, ils souffrent, en manière d’initiation, tous les mauvais traitemens qu’il plaît aux prêtres de leur imposer, sans que ces enfans puissent, au sortir de ces maisons, ni rien révéler ni se plaindre.