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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/355

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Quand une fille se marie, à Ceylan, ce sont ses frères qui la dépucellent ; jamais son mari n’en a le droit.

Nous regardons la pitié comme un sentiment fait pour nous porter à de bonnes œuvres ; elle est, avec bien plus de raison, considérée comme un tort au Kamshatka : ce serait, chez ces peuples, un vice capital, que de retirer quelqu’un du danger où le sort l’a précipité. Ces peuples voyent-ils un homme se noyer, ils passent sans s’arrêter ; ils se garderaient bien de lui donner quelques secours.

Pardonner à ses ennemis est une vertu chez les imbécilles chrétiens ; c’est une action superbe, au Brésil, que de les tuer et de les manger.

Dans la Guyane, on expose une jeune fille, nue, à la piqûre des mouches, la première fois qu’elle a ses règles : souvent elle meurt dans l’opération, le spectateur, enchanté, passe alors toute la journée dans la joie. La veille des nôces d’une jeune femme, au Brésil, on lui fait un grand nombre de blessures aux fesses, pour que son mari, déjà trop porté par le sang et par le climat, à d’anti-physiques attaques, soit au moins