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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/79

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de plus puissant que lui, donc il est contraint de suivre des loix. Comme nos volontés sont toujours suivies de quelques mouvemens, Dieu est par conséquent obligé de concourir avec notre volonté, il est donc dans le bras du parricide, dans le flambeau de l’incendiaire, dans le con de la prostituée ? Dieu n’y consent-il pas ? Le voilà moins fort que nous, le voilà contraint à nous obéir ; donc quelque chose que l’on dise, il faut avouer qu’il n’y a point de cause universelle, ou si vous voulez absolument qu’il y en ait une, il faut que nous convenions qu’elle consent à tout ce qui nous arrive, et ne veut jamais autre chose ; il faut que vous avouiez encore qu’elle ne peut aimer ni haïr aucun des êtres particuliers qui émanent d’elle, parce que tous lui obéissent également, et que d’après cela, les mots de peines, de récompenses, de loix, de défenses, d’ordre, de désordre, ne sont que des mots allégoriques, tirés de ce qui se passe parmi les hommes.

Si l’on n’est pas obligé de regarder Dieu comme un être essentiellement bon, comme, un être qui aime les hommes, l’on peut croire qu’il a voulu les tromper. Ainsi