Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

quand même tous les prodiges sur lesquels se fondent ceux qui prétendent connaître les loix qu’il a revelées à quelques hommes, seraient véritables, comme tout nous confirme que c’est un être injuste, inhumain, nous n’avons pas d’assurance qu’il n’ait pas fait ces prodiges exprès pour nous tromper, et rien ne nous autorise à croire que l’observation la plus stricte de ses loix puisse jamais me rendre son ami : s’il ne punit pas ceux qui ont observé ces loix, leur observance devient inutile ; et comme cette observance est pénible, votre Dieu, en la promulgant, s’est à-la-fois rendu coupable d’inutilité et de méchanceté, je vous demande dès-lors, si c’est là un être digne de nos hommages ; ces loix d’ailleurs n’ont rien de respectable, elles sont absurdes, contraires à la raison ; elles répugnent au moral, affligent le physique ; ceux qui les annoncent, les violent à tout moment, et s’il est quelques individus dans le monde qui s’avisent d’y ajouter foi, scrutons avec soin leur esprit, nous les reconnaîtrons bientôt pour des imbécilles. Veux-je approfondir les preuves de ce fratras de mystères et de loix dictées pur ce Dieu ridicule, je ne les trouve