Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/114

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times au gré de ses caprices : tout ce que j’invente aujourd’hui, nous dit-il, est au-dessous de mes désirs : imaginons donc quelque chose qui tienne ces putains trois jours dans les angoisses les plus effrayantes de la mort. Ah ! dis-je, tu déchargerais pendant cet intervalle, et l’illusion détruite tu les soulagerais bientôt. Je ne pardonne pas à Juliette, dit Saint-Fond, de me connaître aussi mal que cela ; dans quelle erreur tu es, mon ange, si tu crois que ma cruauté ne s’allume qu’au feu de mes passions. Ah ! je voudrais, ainsi qu’Hérode, prolonger mes férocités au-delà même du tombeau ; je suis barbare jusqu’à la frénésie quand je bande, et cruel de sang-froid, quand le foudre a coulé : il y a mieux, Juliette, poursuivi cet insigne scélérat, tiens, si tu veux, je vais décharger, nous ne commencerons le supplice de ces garces, que quand je n’aurai plus de foutre dans les couilles, et tu verras si je mollirai. Saint-Fond, vous bandez beaucoup, dit Noirceuil, c’est tout ce que je vois de plus clair dans ce que vous dites ; il s’agit de lancer son sperme, et si vous voulez suivre mes conseils, nous y procéderons fort vîte ; je serais d’avis que nous