Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/116

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

un feu d’enfer, pendant que Noirceuil, en blasphêmant tous les Dieux du paradis, décharge dans mon derrière, et que je fais éjaculer, à coups de poignet, le foutre de Saint-Fond sur les corps calcinés de ces trois malheureuses victimes de la plus effrayante luxure. Toutes trois furent jettées dans un trou. On se remit à boire. Brûlés de nouveaux désirs, les libertins voulurent des hommes ; mes laquais parurent et s’épuisèrent toute la nuit dans leurs insatiables culs, sans venir à bout de les faire bander : leurs propos, cependant, furent affreux ; et ce fut dans cette séance, que je reconnus mieux que jamais combien il était certain que ces monstres étaient aussi cruels de sang froid, qu’au plus grand feu de leurs passions.

Un mois après cette dernière aventure, Noirceuil me présenta la femme qu’il désirait me donner pour amie. Comme son mariage avec Alexandrine fut encore retardé, à cause du deuil de Saint-Fond, et que je ne veux vous peindre cette charmante fille du ministre, que lorsque je la possédai pleinement, nous allons nous occuper de madame de Clairwil, et des arrangemens que je pris avec cette femme délicieuse, pour cimenter notre liaison.