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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/178

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les pleurs de ces deux malheureuses, quand elles, se virent traînées avec ignominie dans les cachots qui leur étaient également destinés ; mais, aussi insensible aux larmes de la femme et de la fille, que je l’avais été à celle du père ; les précautions les plus sévères, n’en furent pas moins prises avec elles, et je ne fus parfaitement tranquille que quand j’eus dans mes poches toutes les clefs de ces importans prisonniers.

Je réfléchissais sur le sort de ces individus, n’imaginant pas qu’il pût s’agir d’autre chose que d’une détention, puisque les exécutions à mort me regardaient, et que je n’étais avertie de rien, lorsqu’on m’annonce un quatrième personnage ; Dieu ! quelle est ma surprise, en reconnaissant ici le même homme par lequel vous vous souvenez que Saint-Fond m’avait fait appliquer trois coups de canne sur les épaules, la première fois que je m’étais présentée chez lui ; comme il était chargé d’une lettre, je la lis aussitôt.

« Recevez à merveille cet homme-ci, me disait Saint-Fond ; vous devez vous souvenir de lui, vous avez porté ses marques quelque tems ; et ce furent ses