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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/186

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peut douter, nous ne lui fournissons des moyens de créer qu’en détruisant, assurément plus nous détruirons, et mieux nous servirons ses vues ; si le meurtre est la base des loix régénératrices de la nature, bien certainement l’homme qui servira le mieux la nature, sera le meurtrier ; et de ce moment plus il multipliera ses meurtres, et mieux il accomplira les loix d’une nature, dont les seuls besoins sont des meurtres[1]. — Voilà des systêmes bien dangereux. — Ils sont vrais, madame… si jamais on vous les étend plus que moi, vous verrez qu’on partira toujours des mêmes bases.

Mon ami, dis-je à Delcour, vous m’en avez dit assez pour me faire beaucoup réfléchir ; une seule idée lancée dans une tête comme la mienne, y produit l’effet de l’étincelle sur le salpêtre ; j’ai de grandes dispositions à penser comme vous… Nous avons ici trois victimes, vous n’êtes dans ce château que pour les sacrifier, je vous réponds que j’aurai grand plaisir à vous voir opérer

  1. Tout ceci n’est qu’un faible apperçu de ce que le lecteur trouvera sur cette importante matière, dans les volumes suivans.