Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/278

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bien ton projet m’enflamme ; et j’inondais pendant ce tems-là, le vit de Laroche, qui se voyant prêt de m’imiter, fit son changement de main au même instant de ma décharge, ce qui me plongea dans un délire qu’il me serait impossible de vous peindre ; rien, je l’affirme, n’étant aussi délicieux pour une femme, comme de sentir un vit pénétrer dans son cul, au même instant où elle décharge. Le bruit que nous entendîmes au même instant, nous fit aussitôt sauter à bas du lit ; les voilà, dit Clairwil ; donnez-nous des pistolets, mes enfans, afin que nous puissions nous défendre. En voilà, dit Laroche ; il y a trois bales dans chaque ; bon, dit Clairwil, soyez sûrs qu’elles seront bientôt dans le cœur de quelqu’un. Le bruit augmente et se fait à-la-fois entendre dans toutes les parties du château ; aux armes, s’écrie-t-on. Allons, dit Laroche, amorçons de frais ; que ces dames se placent en grouppe derrière nous, nous leur servirons de rempart. Il était tems, nos ravisseurs déjà forcés dans le bas du château par le détachement envoyé de Paris, se jetaient où nous étions, à dessein de nous égorger, avant que de se rendre ; mais malheureuse-