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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/279

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ment suivis de trop près, ils ne purent entrer que pêle-mêle avec nos libérateurs ; il se fit un feu terrible en forçant notre chambre ; placées derrière ceux qui nous défendent, tel est l’instant que nous choisissons pour nous délivrer du poids de la reconaissance. Ils tombent en sang à nos pieds, et nos cons étaient encore tout barbouillés du foutre de ceux à qui notre inique méchanceté arrachait si cruellement la vie. Vous imaginez facilement que cette action fut bientôt mise sur le compte de nos ennemis, que les officiers du détachement poignardèrent aussitôt pour venger leurs camarades. Le vieillard et les jeunes femmes restés seuls, furent emballés dans un fiacre, et sous bonne garde conduits à la Bastille ; le reste du détachement ayant fait atteler notre voiture, nous escorta jusques chez moi, où j’exigeai de Clairwil de vouloir bien ne me quitter qu’après souper.

À peine étions nous arrivées, qu’on annonça Saint-Fond ; lui avouerons-nous notre petite horreur, dis-je promptement à mon amie ? Non ne répondit-elle ; il faut tout faire et ne jamais tout dire. Le ministre entra, nous le remerciâmes infiniment des