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Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/30

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l’embellit, et il me suçait indistinctement sur toutes les parties de mon corps.

On continua de boire, mais sans se remettre à table, cette manière est infiniment agréable, et l’on se grise beaucoup plutôt en l’employant. Les têtes s’embrasèrent donc de manière à faire frémir les femmes. Je vis bien qu’on ne jetait sur elles que des yeux foudroyans, et qu’on ne leur adressait plus que des paroles pleines de menaces et d’invectives. Deux choses cependant s’appercevaient avec facilité : on voyait que je n’étais nullement comprise dans la conjuration, et qu’elle se dirigeait presqu’entièrement sur madame de Noirceuil ; ce que je savais d’ailleurs ne contribuait pas peu à me rassurer.

Passant tour-à-tour des mains de St.-Fond, dans celles de son mari, et de celles-ci dans celles de d’Albert, l’infortunée Noirceuil était déjà fort mal menée ; ses tetons, ses bras, ses cuisses, ses fesses, et généralement toutes les parties charnues de son corps commençaient à porter des marques sensibles de la férocité de ces scélérats ; lorsque Saint-Fond qui bandait beaucoup, la saisit, et lui ayant au préalable appliqué douze claques à tour de bras sur le derrière, et six soufflets d’égale